De EnciclopAtys
La última edición fue de Zorroargh el 27.01.2023
WIP
La narradora bebe un trago para humedecer su garganta antes de comenzar.
Te contaré la historia de un yubo.
No se tratará de Ora, ni siquiera del Yubohoho que vemos en la Arena estos días, tampoco de un yubo con características extraordinarias. No, no, es la historia de un yubo de los más ordinarios que se puede encontrar.
Pijama a rayas, una pequeña cola blanca que se menea, un gran trasero carnoso y una propensión a hacer sus necesidades donde no debería.
La narradora está agitandose para imitar la pequeña cola blanca que se menea y el gran trasero carnoso.
En resumen: uno de esos yubos que encontramos por docenas de ellos en todas partes.
Este yubo estaba encaramado al borde de un acantilado y miraba hacia abajo con aire triste.
No me preguntes qué podría mirar así. No hay nada que ver desde el borde de los acantilados.
Y he oído que es aún más molesto cuando estás ahí abajo. Pero esa es otra historia, y en mi opinión no hay yubos en esa.
El narrador bebe un trago.
Así que nuestro yubo parecía perdido en la contemplación del infinito. Ah, pero, tal vez en realidad estaba meditando? Debe haber tenido un poco de la misma cabeza que los Zoraïs que miran al vacío.
El narrador trata de parecer meditativo y solo logra entrecerrar los ojos estúpidamente.
- ¿Nah? Bueno, no, tal vez no. Entonces, ¿dónde estaba? Oh, sí.
El narrador bebe un trago.
Era la época de Atysoël. Y como todos los yubos de la época de Atysoël, nuestro yubo había terminado con una gorra roja y cuernos que lo hacían parecer aún más tonto de lo que suele ser el aspecto de un yubo.
Incluso más estúpido que un yubo meditando en el borde del acantilado.
El narrador piensa en esto y parece concluir que, sí, es posible parecer aún más estúpido que un yubo meditando.
El espíritu de Atysoël que pasaba vio a este yubo y quiso jugar con él. Comenzó a darse la vuelta, a agitar su gorra roja, a correr con sus cuernos falsos…
Ne me demandez pas ce qu’il pouvait bien regarder comme ça. Y’a rien à voir depuis le bord des falaises.
Et il paraît que c’est encore plus barbant quand on y est, en bas. Mais ça, c’est une autre histoire, et à mon avis y’a pas de yubos dans celle-là.
La conteuse boit un coup.
Donc notre yubo avait l’air perdu dans la contemplation de l’infini. Ah mais, peut-être qu’il méditait en fait ? Il devait avoir un peu la même tête que les Zoraïs qui regardent dans le vide.
La conteuse essaye de prendre l’air méditatif et ne réussit qu’à loucher bêtement.
Nan ? Bon, nan, peut-être pas. Alors, j’en étais où ? Ah oui.
La conteuse boit un coup.
C’était l’époque d’Atysoël. Et comme tous les yubos à l’époque d’Atysoël, notre yubo s’était retrouvé avec un bonnet rouge et des cornes qui lui donnaient l’air encore plus idiot que l’air d’un yubo d’habitude.
Encore plus idiot qu’un yubo méditant au bord de la falaise.
La conteuse réfléchit à ça et semble conclure que, si, c’est possible d’avoir l’air encore plus idiot qu’un yubo en train de méditer.
L’esprit d’Atysoël qui passait par là a vu ce yubo et a voulu jouer avec lui. Il s’est mis à lui tourner autour, à agiter son bonnet rouge, à courir dans ses fausses cornes…
Sauf que le yubo, il n’avait pas envie de rire. Il a essayé de donner un coup de dent à ce truc qui lui tournait autour. Il s’est gratté les cornes avec sa patte arrière pour le déloger.
La conteuse boit un coup.
Bien sûr, ça n’a servi à rien. L’esprit d’Atysoël est à l’abri des coups de dent ou des coups de patte.
Mais ce n’est pas Anlor Winn non plus. L’esprit d’Atysoël, il voudrait que tout le monde soit heureux. Donc il a arrêté d’enquiquiner ce pauvre yubo, et il s’est assis à côté de lui pour regarder en bas de la falaise.
La conteuse réfléchit à l’esprit d’Atysoël et le yubo regardant en bas de la falaise.
Ils ont dû sacrément s’enquiquiner, quand même…
La conteuse, constatant que sa bouteille est vide, en prend une nouvelle dans son sac.
J’imagine que c’est pour ça que, au bout d’un moment, l’esprit d’Atysoël a commencé à discuter avec le yubo.
« Pourquoi est-ce que tu as l’air si triste ? » lui a-t-il demandé.
Le yubo a haussé les épaules. Vous avez déjà vu un yubo hausser les épaules ? Je vous garantis que ça vaut son pesant de shookilat.
La conteuse rit de bon cœur à sa propre plaisanterie.
En tous cas, le yubo a haussé les épaules. Et il a répondu :
« Pourquoi je serais heureux ? Les ragus ont mangé mes parents.
« Les homins ont tué mes frères et sœurs et laissé leurs carcasses pourrir dans l’herbe.
« La yubette que j’aimais a disparu. Ragus, homin, ou autre chose… Quelle importance. »
Le yubo est resté un moment de plus à regarder en bas de la falaise, l’air désespéré. Et puis il a ajouté :
« Et en plus, j’ai l’air ridicule avec ce truc sur la tête. »
L’esprit d’Atysoël n’a pas répondu tout de suite. Il faut croire qu’il était un peu embêté. Bon, il n'était pour rien dans les meurtres de yubos, mais le truc ridicule sur la tête, c’était un peu de sa faute. Beaucoup de sa faute, même.
La conteuse boit un coup.
Au bout d’un très long moment, le yubo a fini par dire :
« Je crois que je voudrais juste m’endormir. Ou regarder la neige tomber peut-être. C’est beau la neige. C’est apaisant. Mais y’a pas de neige en ce moment. »
Un autre long moment a passé. Et puis l’esprit d’Atysoël a soufflé un peu de chaud sur la tête du yubo. Peut-être que c’était sa façon à lui de faire un bisou.
En tous cas, le yubo a poussé un gros soupir, il a fermé les yeux, et il s’est endormi.
La conteuse boit un coup.
Et pendant qu’il dormait, le yubo s’est mis à rêver. Il a rêvé qu’il regardait la neige tomber. Et il s’est senti mieux. Oui, c’était vraiment apaisant de regarder la neige tomber.
De temps en temps, il arrêtait de regarder la neige tomber. Et il voyait des homins qui passaient devant lui. Des homins qui n’essayaient pas de le tuer ou de le frapper, mais qui avaient l’air heureux et apaisés.
Alors le yubo souriait. Et il reprenait sa contemplation de la neige.
La conteuse boit un coup.
N’empêche… Il risque d’avoir très très envie de se soulager quand il sortira de sa boule à neige, ce yubo.
La conteuse ramasse sa bouteille vide et va se rasseoir en rigolant :
J’aimerais pas être à la place des bottes de l’esprit d’Atysoël à ce moment-là…